Tours-Londres : une liaison aérienne sacrifiée, un territoire isolé

Posté :

C’est un coup dur pour l’aéroport de Tours et pour toute la région Centre-Val de Loire : la compagnie Ryanair a officiellement annoncé la suppression de sa liaison hivernale entre Tours et Londres, en réponse à la hausse de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Une décision qui laisse les voyageurs et les acteurs locaux désemparés, et qui s’inscrit dans une série de réductions d’activités de la compagnie en France.

« Je le déplore, mais on ne s’en sort pas trop mal », tente de relativiser Bruno Fenet, président du Syndicat mixte de l’aéroport de Tours et maire de Parçay-Meslay. Pourtant, derrière ces mots se cache une réalité bien plus amère : la région perd un lien vital avec l’Europe, surtout en période hivernale où les alternatives se font rares. Les voyageurs, qu’ils soient touristes ou professionnels, devront désormais emprunter des trajets plus longs et plus coûteux, souvent via Paris, pour rejoindre la capitale britannique.

Cette suppression n’est pas un cas isolé. Ryanair a récemment annoncé une réduction de 13 % de ses activités en France, quittant plusieurs aéroports régionaux et supprimant des lignes. La compagnie accuse la fiscalité française, jugée « repoussoir » pour le développement des liaisons aériennes, et menace de nouvelles réductions si les taxes augmentent encore.

Pour les habitants et les entreprises locales, la disparition de cette liaison est un symbole de plus de l’isolement croissant des territoires. Les promesses de nouvelles dessertes, comme celles annoncées par la compagnie L’Odyssée, n’ont pas abouti, laissant l’aéroport de Tours dans une incertitude préoccupante.

Dans un contexte où le trafic aérien régional est déjà en net recul, cette décision rappelle cruellement la fragilité des connexions aériennes en province. Les usagers, eux, paient le prix fort : moins de choix, plus de contraintes, et l’amère impression d’être abandonnés.

J.H.